Lazare & Tanguy
La genèse d'une histoire commune
Un soir d’hiver, début 2020, rue du refuge à Nantes, les colocs de Lazare ont de la visite. Dans la salle commune qui fait office de réfectoire, on sort les assiettes, on prépare les pâtes bolognaises dans deux grosses marmites, on pose le sachet de gruyère sur la table, on rigole et on se met à table. Ce jour-là, il y a Clarisse Crémer, récente marraine de l’association, et Tanguy Le Turquais.
J'avais le sentiment d'être dans la maison du bonheur. Il n'y avait plus de personnes qui sont aidées ou qui aident, il y avait juste une grande coloc avec de la joie sue le haut de la pile.
Un an plus tard, une quarantaine de colocs sont montés sur des zodiacs pour accueillir Clarisse à l’issue du Vendée Globe. Tanguy est là aussi et voit « les étoiles dans les yeux » de ces supporters à part, dont certains ne sont encore jamais montés sur un bateau.
L’idée tombe à pic pour celui qui cherchait du sens à son engagement de sportif et qui continuait à rêver au plus connu des tours du monde. ​En février 2022, le skipper acquiert un IMOCA puis appelle Loïc Luisetto, délégué général de l’association (maintenant remplacé par Thimothée Barre).
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Le projet semble fou mais les membres de l’association sont partants. Reste à trouver le financement puisqu’il n’était pas question que les fonds de l’association servent uniquement à la construction de nouvelles maisons et à l’accompagnement des colocs.
On cherche des sponsors qui n'ont ni froid aux yeux, ni au cœur
La vidéo qui change tout
Or, difficile de trouver des partenaires vu le contexte du moment. Tanguy patine, doute et les semaines passent. Avec Lazare, ils décident alors de réaliser une vidéo. Avec le skipper, des colocs évoquent le projet, leurs souhaits avec l’humour et l’impertinence qui les caractérisent et un certain état d’esprit aussi.
La vidéo est vue plus d’un million de fois et les partenaires affluent. Une poignée de mois plus tard, le budget est complété à près de 80%
Une vingtaine de partenaires, tous différents, nous ont rejoints. Ce qu'ils ont en commun, c'est leur volonté de soutenir Lazare et de l'inscrire dans une démarche de RSE en interne. Le projet IMOCA arrive dans un second plan.
Avec les colocs, bien plus qu'une aventure sportive
La première navigation avec Diane, qui a débarqué une poignée de jours plus tôt du Burundi et n’était jamais montée sur un bateau.
Le baptême sur les pontons de Saint-Malo où Tuum Tum, qui souffre d’une sclérose en plaque, est montée en haut du mât.
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La fin de la Route du Rhum où Tanguy, qui pourtant apprécie peu de recevoir des messages en mer, trouve du courage dans les messages bienveillants des ‘colocs’ qui connaissent les galères et leurs duretés.
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Les encouragements des ‘colocs’ lorsque le bateau a percuté un OFNI en pleine course et qu’il a fallu rentrer à Lorient, réparer et repartir pour terminer la Transat Jacques Vabre.
Le plus dur quand on est à la rue c'est de se sentir inutile. Avec Lazare et ce projet, c'est l'inverse : dès que je vis un moment difficile à bord, ils prennent naturellement le rôle de consultant et de coach mental. Nous construisons ensemble une histoire commune qui va au-delà du sport. Une façon de rendre visible les invisibles, le souhait de partager un peu de la lumière du Vendée Globe avec tous les colocs Lazare.